La confiance et l’espérance ne tomberont pas du ciel mais d’un travail différent, d’un travail rémunérateur, d’un travail sans cesse remis en cause, d’un travail pour un résultat, d’un travail souhaité et non imposé : un travail où l’on s’éclatera en le faisant évoluer, en le transformant, en faisant s’épanouir par l’évolution de techniques rémunératrices et non destructrices.
Aimer un travail, c’est produire un mieux adapté à une compétition. C’est un exploit permanent comme des athlètes en compétition avec beaucoup d’efforts et d’espérance, à la clef.
Pour arriver à ce stade il faudra que les dirigeants, les patrons des entreprises, modifient un système de rentabilité obsolète et l’Etat devra aider les patrons qui prendront ce chemin.
En France, on ne décore pas assez le travail, ni la retraite, ni la découverte. Cette décoration est généralement réservée aux financiers, aux actionnaires, qui utilisent le travail du salarié. Il y a du chemin à faire, mais ce sera ainsi demain si l’on veut rétablir la confiance. Ce sera du donnant donnant, du plus petit au plus grand.
L’école devra revoir ses programmes et se rapprocher du travail et de la connaissance. La connaissance devra avoir un but qui sera d’améliorer la confiance et le travail. La connaissance coûte cher mais toujours moins cher que l’incompétence.
Il ne faudra pas oublier la place de la santé dans le travail. Pas d’évolution, pas de bonne économie sans une bonne santé, trop souvent négligée, voire absente, au travail comme au repos. Le travail impose le devoir de se protéger pour être toujours en pleine forme et ne pas vieillir prématurément.
Dans l’avenir, on aura besoin du travail de tous jusqu’à 70, voire 75 ans. On sera heureux de s’être protéger soi-même et d’avoir protégé les autres.
La confiance, c’est tout cela. C’est la politique de s’adapter, de proposer. La politique ne doit, en aucun cas, asservir le travail comme elle le fait aujourd’hui, par incompétence. Il faut changer le disque habituel du social dans le travail. Le travail doit être libre de toute charge, quelle qu’elle soit.
Demain, il y aura le travail pour le travailleur et le social par l’Etat protecteur.
Il n’est pas question de réduire le social ;les syndicats, d’ailleurs, s’en chargeront. Mais, aujourd’hui, le social est de demander toujours plus à ceux qui travaillent. On entend rarement parler de la santé, même par les syndicats. Décidément, on prend toujours le problème à l’envers. Il n’y aura pas de bons résultats, de bonnes rémunérations, sans avoir des travailleurs en pleine forme.
L’Etat n’a pas fait son travail correctement. Il doit le modifier. Le social ne doit pas venir du travail mais de l’Etat, c’est-à-dire de tous : c’est une forme de mutualisation.
Sans la liberté du travail, il n’y aura pas de mondialisation possible. On ne pourra jamais faire de la bonne musique sans avoir la même partition. Aujourd’hui, il court, il court le furet de la mondialisation. A nous de le devancer et non de le subir.
Oui, demain ne pourra pas être l’aujourd’hui. Plus rien ne devra être identique. En quelques jours, on s’est aperçu que la vie était l’essentiel et, chose terrible, il a fallu des morts pour le prouver. Et voilà des morts qui vont peser lourd dans les décisions de demain. L’Etat ne pourra plus être le même : il doit changer son répertoire d’habitudes et d’incompétences.
La principale fonction de l’Etat et du politique, c’est de protéger et de prévoir. Tout le reste ne sont que des outils.