Les Français ne sont plus des illettrés mais ils ne sont pas des décodeurs.
Ce n’est ni le malade, ni le patient, qui doit se mettre à la portée d’un langage médical. Notre corps nous appartient. On doit savoir ce qu’on lui donne et ce qu’on lui prend.
A ce jour, une ordonnance est, en général, incompréhensible, voire illisible, par l’immense majorité d’entre nous. On a l’impression que c’est un domaine réservé au pharmacien.
Il faut se rappeler que le médicament n’est pas le seul à guérir un malade ; le malade doit savoir, et son mental est aussi important que son état physique. Il veut participer à sa guérison.
Une ordonnance doit être dactylographiée avec le maximum d’explications, de la même manière qu’on a obligé les supermarchés à indiquer la composition et l’intérêt d’un produit.
Il nous faut refondre le langage médical. On ne guérit pas sans savoir quelle est la cause ; c’est le monde médical qui doit changer son langage. Les médecins et les chirurgiens doivent expliquer quand ils donnent une prescription et quelle en est la raison.
Les pharmacies sont pleines de médicaments mais aussi de placebo ; c’est un marché qui fonctionne bien sans intérêt pour le malade.
Il faut, une fois pour toutes, se dire que le travail d’un médecin n’est pas plus important que celui d’un ingénieur qui construit un pont ou une tour. Dans les deux cas, des vies sont en cause.
Faisons un pas l’un vers l’autre.