La Guyane : le département des deux France

Il y a la France que nous aimons. Il y a aussi la France de l’apartheid économique, des ghettos et des bidonvilles. La Guyane est très loin de la métropole mais la Guyane est de ces départements qui font peine à voir. Il y a surtout en Guyane deux « France » qui se côtoient ou une France à deux vitesses si l’on peut dire. Cela ne peut durer.

Un goût de Guyane

Michel Leclerc est connu pour être le défenseur de la liberté économique et le casseur de monopoles dans l’intérêt des familles de France. Michel Leclerc est le plus jeune frère d’Edouard Leclerc. Il défend l’esprit Leclerc et à ce titre a eu l’occasion de casser trois monopoles en France en permettant : l’ouverture à la concurrence de la distribution de produits pétroliers ; la libéralisation de la commercialisation automobile en Europe ; la libéralisation du secteur funéraire.

La Guyane a mal de sa France délaissée

La Guyane est le département français où il y a le plus de chômage. Selon l’INSEE, le chômage – au sens du BIT (Bureau International du Travail) – représente près de 19% des actifs en moyenne sur l’année dernière et touche à 40% les jeunes. Ainsi, alors qu’il s’agit du département de la haute technologie spatiale avec la base de Kourou, cette autre France-là jouxte la misère.

Il y a 300 000 habitants en Guyane dont 100 000 vivent correctement et parfois très bien payés et 200 000 qui habitent dans des ghettos économiques. Et là on ne parle que de la population sous contrôle statistique… et non des populations en provenance de nombreux zones géographiques.

Source : Insee, enquête Emploi en continu cumulée 2016-2018.

La Guyane corruptrice

C’est un département où la corruption est encore de mise. C’est un département où les monopoles peuvent spéculer en toute tranquillité. Très peu nombreux sont ceux qui régentent l’économie.

C’est le département où il y a ce qu’on appelle la « montagne d’or » et du véritable or où les orpailleurs essaient de faire fortune mais surtout où l’on a voulu la faire exploiter par des sociétés étrangères. Y aurait-il trop d’or dans les caisses de la Banque de France ?

C’est le pays où l’impôt est payé à la consommation, avant même que la marchandise ne touche terre.

C’est le pays où l’on n’a rien fait pour développer l’industrie, la pêche, l’agriculture : l’Etat est propriétaire à 70% des terres de Guyane. Et même cette industrie du bois ne s’est pas développée sur place et pourquoi ? Ne serait-il pas utile d’y penser un jour et dans les dispositions que j’ai déjà exposées : un arbre coupé, un nouvel arbre planté.

Dans ce pays, c’est ce qu’on peut appeler : vivre dans la misère sur un tas d’or et de ressources qui ne sont pas exploitées. Il faut dire que là-bas, l’essentiel : la nourriture, l’énergie, est payé à prix fort.

Pourquoi refuser à ce département ce qui a été donné aux autres français ?

Je me suis battu, en France, pour que l’Etat ne fixe pas le prix des carburants mais, en Guyane, sommes-nous encore en France ? C’est l’État qui fixe – encore à ce jour – le prix des carburants. C’est juste impensable.

C’est un département qui reçoit aussi, chaque jour, des corps à la dérive sur le fleuve Maroni, en provenance du Surinam voisin où il n’y pas assez d’argent pour enterrer les morts. Le fleuve frontalier, qui prend sa source près du massif du Mitaraka, transporte les défunts jusque sur la rive guyanaise où les municipalités se voient dans l’obligation de les enterrer.

Comment, dans ces conditions, ne pas s’étonner que la colère gronde ? Combien de temps d’ailleurs pour que cette colère digne encore ne se transforme en émeute ?

Car on n’oublie pas, comme l’on dit là-bas « Konté anlé chodjé ou vwazen ou ka dronmi san soupé », qui peut se traduire par « qui compte sur l’aide d’autrui risque de ne pas parvenir à ses fins ». Lorsque le combat est juste, il faut savoir le mener, même à combattre la loi.

Agir dans l’intérêt de tous et vite

Alors, des Guyanais m’ont appelé et m’ont demandé de mettre fin aux monopoles existants, privés et publics, tant dans la distribution que dans l’énergie dès lors que l’État n’a pas les mêmes lois là-bas qu’en métropole. Va-t-il falloir que je reprenne mon bâton de pèlerin pour mettre fin à ces intolérables situations ?

L’alimentation est 30 à 40% plus chère qu’en France. Prendre le prétexte du coût des transports pour justifier cette augmentation est un scandale car le prix du transport, concernant les denrées alimentaires, qui ne proviennent d’ailleurs pas que de la métropole, ne dépasse pas 5% du prix final.

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Publiée par France-Guyane sur Samedi 3 août 2019
Source : France Guyane

Les solutions gouvernementales tardent

  • Alors, pourquoi une telle situation. D’où cela vient-il ? Il n’y a pas de conserverie, ou si peu, dans un pays qui possède une façade maritime de plus de 350 kilomètres. Ne pourrait-on pas développer la pêche et les conserveries ?
  • Dans ce pays où les marchés regorgent de fruits et légumes, y compris des produits que nous ne connaissons pas encore en France, ne pourrait-on pas faire là-encore des conserveries ?
  • En revanche, tous les produits importés tels que huile, sucre, farine, riz, les produits sanitaires y compris les couches sont à des prix exorbitants. Et il en est de même pour tous les produits manufacturés. Il faut en revoir la distribution.

On a pu trouver des milliards pour installer la base de Kourou et on y dépense des milliards pour lancer des satellites via les lanceurs Ariane, Soyouz et Vega et l’on ne peut pas trouver quelques centaines de millions pour aider à la construction économique de ce pays en mettant fin aux privilèges ou aux abus de l’État…

Et dans tout cela, le revenu moyen avoisine les 500 € ; là encore : où est le SMIC ? Où est le pouvoir d’achat dans de telles conditions ?

Alors, on va me dire : « vous ne connaissez pas la Guyane ». Qu’en savez-vous ? Une chose est certaine pour moi : la misère est partout sauf chez les privilégiés.

Nous allons mettre fin à tous ces monopoles et privilèges économiques locaux, et je vais y veiller. Oh ! Je n’en veux à personne ; ils ont simplement profité d’une situation que la France a laissé faire sous ses yeux et je ne parle pas d’un temps lointain.

Le Président de la République est allé en Guyane. Mais qu’en est-il des décisions qu’il a pu prendre depuis ? L’essentiel n’a pas bougé en tout cas. Car la Guyane, ce n’est pas que Kourou et j’ai peine à croire que tant d’efforts soient faits par le génie humain pour aller dans l’espace et si peu pour faire vivre les Français de Guyane.

1 réflexion au sujet de « La Guyane : le département des deux France »

  1. Un autre exemple bizarre, il y a quelques années (à vérifier aujourd’hui) j’ai voulu étudier le prix des ordinateurs en Guyane. Avec l’idée d’importer en Guyane, pour créer mon entreprise. J’ai eu la surprise de ma vie: la taxe d’importation appelée “Octroi de mer”, unique en France pour les outre mer était de 30% !!!
    Et on ne parle que de cette taxe là…
    Un autre exemple ?
    Le régime Macron à voté une loi en 2018 appelé la loi #Elan avec un volet spécifique pour la Guyane. En France il est normalement interdit de voter des LOIS spécifiques pour un département. La Loi doit s’appliquer à tous.
    Cette loi donne au Préfet le pouvoir de déloger par tout moyen (comprenez qu’il peut avoir recours à la force publique et peut être même à des entreprises de mercenaires), sans passer par un juge, toute personne logeant dans un bâtiment qui n’est pas aux normes administratives Françaises.

    Cette loi vise les bidonvilles, les cases en tôles. Toutes les habitations pauvres. En cas de ruée vers l’or, l’Etat Français se donne les moyens de faire intervenir ses tueurs pour protéger “son” tas d’or. C’est louable, mais pourquoi réserver cette loi à la Guyane ?
    Ce genre de loi met en place une législation qui encourage tous les dérapages qu’Israel permet dans les zones où ce pays grignote l’habitat autochtone.

    Une France qui ne se respecte pas, ne sera pas respecté. La France des Droits de l’homme est un espoir pour le monde. Face au Brésil, la France n’a que peu de chance de protéger ses frontières, si elle ne s’appuie pas sur sa population. Etre Français, est avant tout un choix, surtout à 8000Km. C’est le choix d’appartenir à une nation qui protège des idéaux supérieurs.
    Ces idéaux sont battus en brèche par des aventuriers sans âme, au plus haut niveau de l’Etat, qui soutiennent des “Sarkozys” et des “Macrons” qui sont autant de nuisance pour les Français “de souche” que pour les Français territoriaux.

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