L’Amazonie, c’est aussi la France. On oublie trop souvent que la Guyane – que nous avions déjà évoqué dans un précédent article comme le département des deux France – est pourtant un espace du territoire français comme les autres. Il a la particularité d’être situé en pleine Amazonie et – pour le moins – devrait être considéré à part entière par la totalité de notre personnel politique. En effet, alors qu’Emmanuel Macron évoquait les feux insoutenables détruisant la forêt primaire au Brésil, le feu de la pauvreté continue tout autant à se propager en Guyane, et donc en France, détruisant pour le moins l’attache des populations à cette Patrie qui oublie bien vite certains de ses enfants…
Le feu de la pauvreté qui menace en terre de France
On oublie en métropole que la base de Kourou est en Amazonie. C’est une base stratégique qui pourrait bien brûler, elle-aussi, à ne rien faire contre la pauvreté. Et si notre Président a réagi promptement aux incendies en Amazonie pendant le dernier G7, c’est un peut-être aussi parce qu’il voulait protéger sur place nos outils stratégiques.
Combien de Français savent où se trouvent la base de Kourou ? Il est vrai que c’est loin, avec 7.075 km entre Kourou et Paris, mais pourtant…
J’aurais souhaité que notre Président ait le même empressement et la même réaction en ce qui concerne le Sahara qui est beaucoup plus grand que l’Amazonie. Et c’est pourtant du Sahara que viendra la solution climatique contre le réchauffement climatique pour notre pays et pour l’Europe toute entière contrairement à ce qui est rapporté dans les médias et que la parole de notre président serait plus utile à reboiser le désert qu’à vouloir faire la leçon et demander de « stopper le processus de déforestation industrialisée ».
Michel Leclerc
Et la Guyane Monsieur le Président ?
On pense à la Guyane quand on pense à la base de Kourou mais pense-t-on aux Français de Guyane, souvent oubliés ?
Savez-vous qu’en Guyane, sur les 296 711 habitants déclarés en janvier 2016, il y a près de 250 000 Guyanais de souche qui vivent dans des conditions désastreuses dont un grand nombre avec un salaire moyen de 300 € par mois ; et pourquoi pas le SMIC comme en France ?
Savez-vous que le prix de l’essence est encore fixé là-bas par le Préfet, et que pourtant cela fait 30 ans que j’ai gagné cette bataille de la liberté des prix des carburants en France ? A titre d’exemple, le gasoil était de 0,77 €/l au Brésil et 1,46 €/l pour les Guyanais au même moment.
Bravo, Monsieur le Président, d’avoir parlé de l’Amazonie pendant le G7 mais je ne vous ai jamais entendu parler de la Guyane. Auriez-vous oublié que c’est un département français dans l’Amazonie ? Il a fallu que ce soit le Président brésilien qui en parle en premier.
Le pouvoir au main d’un petit nombre
Enfin, oublie-t-on que la Guyane est quasiment sous la tutelle de quelques familles ? Il est vrai que sur le plan fiscal, là-encore, le système est totalement différent de la France métropolitaine. Et c’est aussi un département où il y a près de 59% de la population de 15 ans et plus sans emploi. Je ne parlerai même pas du pouvoir d’achat tellement le prix des produits est cher et tellement les salaires sont insignifiants.
A-t-on pensé à ce département dans le domaine industriel ? A part l’enclave de Kourou, il n’y a quasiment rien et même l’industrie du bois n’est pas développée. Et pourtant, ils ont ce que l’on nomme « la Montagne d’Or » ; curieux toute de même, à qui profitera-t-elle ?
Aller, courage Président, prenez garde à gauche et à droite. Les coups seront nombreux dans la bataille que vous devez maîtriser pour relancer ces territoires.
Essayez de ne pas faire de ce département un apartheid à la française tel qu’il se développait, sans gloire, dans une Afrique du Sud d’un autre temps.