C’est beaucoup apparemment et c’est très peu face aux réalités. On approchera les 500 milliards nécessaires d’ici la fin septembre 2020 mais ces sommes ne serviront qu’à payer l’exceptionnel.
Après, il va falloir reconstruire notre outil industriel et là-encore n’ayons pas peur des chiffres : il faudra entre 10 000 et 50 000 milliards échelonnés sur 10 ans et ce, en fonction de l’outil industriel qu’on voudra bien reconstruire afin de retrouver une certaine indépendance économique.
Aujourd’hui, nous avons une force de dissuasion nucléaire, demain, il nous faudra avant tout une force de dissuasion économique si l’on veut conserver notre indépendance.
Aujourd’hui, on s’aperçoit que les milliers de milliards dépensés dans la force de dissuasion nucléaire sont, en fait, à fonds perdus car personne, de toute façon, n’osera utiliser la force nucléaire. On a vu à quel point un micro virus pouvait mettre en danger la vie du monde.
Mais reconstruire un appareil industriel sans avoir l’assurance de produire à des prix compétitifs et surtout de vendre à des prix compétitifs, ne servira pas à grand-chose ; ce sera de l’argent jeté par la fenêtre tant qu’il y aura ce petit virus de notre système social qui tue notre économie.
Et ce virus-là, nous savons l’éradiquer. Nous savons ce qu’il faut faire et les réformes qu’il faut appliquer. Il n’y a pas d’industrie valable sans la protection du travail. Le travail doit être déchargé de tout ce qui entrave sa compétitivité. C’est à l’Etat de payer, ce ne doit pas être les cotisations mais un impôt. Ce ne sera que justice sociale car du plus grand au plus petit, on paye l’impôt dans la mesure de ses revenus.
Produire sans pouvoir vendre est illusoire. Les besoins nécessaires paraissent considérables, voire impossibles : c’est faux. A partir du moment où l’on sera entré dans la compétitivité par la réforme sociale, ce sont des milliers d’investisseurs qui s’empresseront d’investir en France. Car, de l’argent, il y en a à revendre.
Et l’on constate, d’ailleurs, que les taux d’intérêts de l’argent sont ridiculement bas et pourquoi ? Parce qu’il y a trop d’argent disponible qui se vend mal, dans le monde.
Certes, les événements tels que le coronavirus et les besoins nécessaires feront peut-être, et presque sûrement, augmenter les taux d’intérêts. C’est un marché comme les autres.
En, France, comme toujours, on a peur des chiffres, pourtant, à l’ENA, on doit bien apprendre à manipuler de l’argent et à savoir s’en servir. Alors, il doit manquer une branche à l’ENA : le moyen de se servir de l’argent pour être compétitif et ce moyen-là est uniquement politique.
Il y va de la volonté des politiques de donner à la France les outils nécessaires en n’ayant pas peur des réalités, en n’ayant pas peur des inventions modernes, y compris dans le médical où c’est le plus simple qui finira par être appliqué. Et c’est peut-être le plus simple mais surtout le plus économique qui sera appliqué.
Il vaut mieux emprunter sur les marchés que d’investir avec uniquement l’étranger ; il faut éviter aussi la spéculation. Pourquoi ne pas faire un emprunt d’Etat, un emprunt uniquement réservé aux Français à hauteur de 1 000 ou 2 000 milliards ? Au lieu d’être dévalués, les Français préfèreront prêter pour investir.
500 milliards pour payer l’exceptionnel, 50 000 milliards sur 10 ans pour redonner à la France un outil industriel compétitif. C’est à se demander pourquoi on préfère nier l’évidence.
A l’économie, il faudra ajouter l’investissement pour la vie. On n’arrivera certainement pas à tout faire mais, au moins, faisons l’essentiel. Une fois pour toutes, va-t-on comprendre aussi qu’il n’y aura jamais de bonnes économies sans une bonne santé. En France, à ce jour, la santé, les retraites, sont payées par des cotisations, certes, mais des cotisations qui entravent la compétitivité. En réduisant les maladies, on réduira le coût du social à hauteur de 200 à 300 milliards.
Bien sûr, nous aurons aussi besoin d’argent pour aider les pays africains, mais pourquoi ? Tout simplement parce que c’est notre marché de demain et probablement notre survie, en leur donnant les moyens de réduire les déserts. Ne créons pas, à notre tour, un désert économique et encore moins un désert écologique.
Conservons la tête sur les épaules et préservons notre indépendance et nos vies.
La liberté et la santé ont leur prix.