Dans la situation économique actuelle, qu’aurait fait le Général de Gaulle ?
Il était là au sortir de la guerre 39-45. Il a pris des mesures sociales et économiques en conformité avec la situation financière de la France et des Français. Mais c’est aussi le Général de Gaulle qui a proposé et obtenu l’entrée de la Chine dans le concert de l’ONU.
Depuis, la mondialisation a bouleversé la donne. Les techniques, la robotisation, la numérisation, l’information, ont tout changé. Y compris dans nos vies.
Je suis convaincu, sans être devin mais tout de même visionnaire, que le Général de Gaulle aurait révisé le dispositif social qu’il avait fait adopter à l’époque. Quand il est revenu au pouvoir en 1958, il a beaucoup hésité à réformer ce qu’il avait imposé en 1946. Il avait déjà proposé un dispositif de TVA sociale. Mais la situation, en 1958, n’était pas la même qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, il aurait certainement réformé le système de financement de la Sécurité Sociale et tous les Français l’auraient approuvé.
Alors, on me dira : en Allemagne tout va mieux. Ce qu’on oublie de dire, c’est que 50% de son PIB est réalisé à l’exportation. Certes, il n’y a pas que le prix à l’exportation qui compte, il y a aussi la qualité des produits que l’on vend et la commercialisation qui en est faite.
Les Allemands ont compris qu’exporter était la solution idéale. En France, nous n’avons plus d’industrie et nous n’avons plus grand-chose à vendre si ce n’est le tourisme. En Allemagne, ils ont conservé leur industrie, ils ont conservé leur outil de production et déjà, à la suite du Covid-19, tout est fait chez eux pour ne plus avoir besoin de la Chine au plan médical.
En France, quand on a un appareil défaillant, machine à laver ou autre, on préfère le jeter et en acheter un neuf tellement les pièces de rechange sont coûteuses. Les industriels ont multiplié par dix, voire par vingt, les prix des pièces de rechange. C’est une manière comme une autre pour pousser à la consommation.
Comme toujours, ce qu’avait proposé le Général de Gaulle était plein de bon sens. Il faut revenir à ce concept. Il ne suffit pas de le porter aux nues ou de lui rendre hommage sur sa tombe, il faut reprendre le concept qu’il avait mis en place et que l’on a détruit aussi comme on a détruit notre industrie.
La mondialisation est passée par là. Il faut savoir s’adapter et faire ce qu’il faut car faire du social sans avoir de production ne durera pas bien longtemps. Et, pour exporter, il faut avoir des coûts compétitifs. Et pour avoir des coûts compétitifs, il faut décharger le baudet.
Aujourd’hui, la Chine est en train d’envahir l’Afrique, en y mettant le prix, d’ailleurs, en caressant le poil des chefs d’Etat dans le bon sens, en construisant pour leurs administrations des bâtiments et en mettant des moyens à leur dispositions pour qu’ils puissent s’organiser leur donnant ainsi une aura indiscutable même s’ils ne sont pas toujours démocratiques.
Acceptons d’urgence et ce, compte tenu peut-être de mon esprit visionnaire et avant qu’il ne soit trop tard, de transformer notre vision de la production et du social, sans pour cela réduire d’un cheveu les acquis sociaux.
Oui, c’est une réforme qui bouleversera notre système économique et qui permettra d’accroître le pouvoir d’achat de tous les Français. C’est le moment ou jamais, en période de crise quelque peu catastrophique, de prendre de nouvelles décisions.