Ô combien j’aurais aimé entendre à son arrivée à l’Élysée, le discours de Monsieur Macron du 12 octobre dernier.
Aujourd’hui, il est un peu tard pour faire des promesses. Aujourd’hui on a dépensé et on dépensera 1 000 milliards pour tenter d’enrayer la pandémie, en France, une pandémie qui va se poursuivre faute d’avoir fait le nécessaire, c’est-à-dire l’éradication du virus. En un mot : on pouvait éviter la pandémie et on ne doit soigner qu’en cas d’accident.
Aujourd’hui, Monsieur le Président nous annonce un plan de relance de 30 milliards alors qu’il en faudrait 3 000 sur dix ans. On a beaucoup parlé de réindustrialisation, d’énergie nucléaire, mais dans ce discours je n’ai pas entendu parler de la vie, du sanitaire : il n’y a pas de bonne production ou de production tout court, sans une bonne santé.
On a parlé du nucléaire et des minicentrales, avec peu de déchets mais cela fait plus de cinq ans que je demande de les installer avec l’utilisation du produit nucléaire, le thorium. Certes, ces minicentrales seront les bienvenues mais il en faut 1 000 sur tout le territoire de la France pour alimenter une zone d’un rayon de 30 km autour d’elles.
L’industrialisation, Monsieur le Président, ne pourra pas se faire avec 30 milliards et ce que vous venez de dire ne suffira pas à rétablir la confiance des investisseurs car les investisseurs savent très bien que la dette, qui va atteindre 3 000 milliards en 2022, est une bombe à retardement face à une crise financière.
Dans quelques jours, Monsieur le Président, nous serons à 10 000 cas par jour de COVID-19 ; je ne parlerai même pas des cancers qui poursuivent leur évolution en permanence.
C’est tout un chamboulement des esprits qui est nécessaire, Monsieur le Président, et il n’y a pas que l’argent pour résoudre ce problème : il y a la volonté de redonner à la France sa grandeur, et depuis cinq ans, on l’a réduite à sa plus simple expression.
Mais rien n’est perdu : la France est une grande entreprise avec des gens qualifiés, des travailleurs qui veulent, eux, que la France continue son chemin dans le monde.
On n’a pas voulu mettre l’homme au centre de tous ces discours : on ne parle que d’argent. Je n’ai pas entendu prononcer une seule fois le nom de spéculateurs ou de monopoles : ils continuent gentiment d’agir dans leur lit douillet.
On continue à croire ou à faire croire que le pouvoir d’achat viendra de l’augmentation des salaires. Mais vous savez très bien, Monsieur le Président, que ce n’est pas la solution. La seule solution crédible viendra du transfert des charges sociales sur le budget de l’État et, de ce fait, s’opérera une baisse généralisée obligatoire de tous les prix, de tous les coûts des services.
Le chemin de croix des chercheurs
Sur 100 000 chercheurs qui cherchent, à peine 10 trouveront quelque chose d’important.
C’est le système de recherche qui ne fonctionne pas dans notre pays. Les lignes de recherche sont tracées par les laboratoires pour qui seul l’argent compte. Peu importe le produit qu’ils trouveront, peu importe s’il est efficace ou pas, pourvu qu’il se vende.
Que peut faire, dans ce cas, un vrai chercheur ? Il s’aligne sur la volonté de son employeur. Il faut arrêter de croire que les grandes découvertes se font dans des laboratoires, quels qu’ils soient.
Et, pour un chercheur indépendant, c’est un chemin de croix car, quand il a trouvé quelque chose d’exceptionnel, il va tenter de protéger sa découverte et là commence les difficultés. Pour protéger un brevet à l’échelon international, il va falloir investir énormément d’argent et ce, seulement pour le protéger. Puis viendront s’appliquer des normes, soit pour préparer un prototype, soit pour trouver les cobayes nécessaires aux essais.
Quand il s’agit d’un laboratoire, tout cela coûte aussi cher mais c’est une goutte d’eau dans la mer.
En un mot : « cherchez et vous trouverez, un trésor est caché dedans ». Mais malheureusement, ce trésor, aujourd’hui, devient systématiquement la propriété des industriels ou des laboratoires qui en font ce qu’ils veulent et, éventuellement, le mette en archive et il ne sera jamais développé.
En un mot, il ne suffit pas d’avoir du bon sens et d’ouvrir grand les yeux car les barrages sont puissants. J’en ai moi-même fait l’expérience et je sais ce que c’est. J’ai la chance de pouvoir protéger ce que j’ai découvert et je le protège, non pas pour faire fortune mais simplement pour qu’il soit exploité sans qu’il y ait l’emprise d’un industriel ou d’un laboratoire.
Ce que j’ai découvert ne coûte pratiquement rien mais je le mettrai à la disposition des Français qu’on le veuille ou pas, qu’on s’y oppose ou pas, qu’on y mette des barrages ou pas, qu’on me mette en prison ou pas. Oui, être chercheur est un sacerdoce, c’est vouloir protéger la vie des autres ou protéger l’intérêt du peuple.
Aujourd’hui, on passe son temps à regarder la Bourse, pas le peuple bien sûr, mais les financiers. L’État ne montre pas le vrai chemin à suivre et pourtant, c’est son rôle. Il ne protège pas les chercheurs ; on leur demande de produire de l’argent et seulement de l’argent. L’État français continue à protéger les monopoles tels que l’EDF par exemple, tel que le nucléaire par exemple, tel que le sanitaire par exemple.
Mettez un pied dans la fourmilière et vous deviendrez la proie de cette fourmilière. Il faut avoir beaucoup de courage pour découvrir ce que ne veulent pas entendre les laboratoires…