Souvent désirée, souvent enviée et souvent combattue. De Napoléon à Hitler, l’Europe a toujours été en feu. Mais l’Europe, du nom d’une princesse enlevée par Zeus, n’a été qu’une Nation divisée sur tous les plans, économique, social et militaire.
L’Europe est pourtant faite pour la croissance
Je ne pense pas que les fondateurs, les pères de cette princesse, aient souhaité autant de divisions : est-ce l’argent, est-ce la monnaie, qu’on a toujours essayé de planifier, mais qui, en fait, a souvent divisé ?
Michel Leclerc
À quoi cela a-t-il conduit ? Il n’y a pas très longtemps, au théâtre, on jouait la pièce « Pauvre France ». Moi, je voudrais ajouter à présent : « pauvre Europe ».
D’un bout à l’autre de l’Europe le travail est lui-même divisé ; d’un coût horaire variant de 44,70 à 5,30 €. Les charges sur les salaires varient 10 à 65%.
On pourrait d’ailleurs s’étonner, dans le monde économique actuel, qu’on préfère acheter en Chine plutôt que de faire travailler tous les pays européens où le tarif horaire n’est pas plus élevé que celui de la Chine.
L’Europe actuelle est née de la volonté d’unification de notre économie, de notre pouvoir d’achat, de notre système social, de notre système militaire. Unifier tous ces paramètres dans un même concept, n’est-il pas un rêve ?
C’est ainsi dans une franchise, quand les franchisés ne respectent pas le concept. On va à l’échec. Il en est de même de l’Europe. Il n’y aura jamais de grande Europe sans une solution humaine, sociale, économique et militaire.
L’égalité des chances n’est même pas respectée en Europe : de la Bulgarie à la France le coût du travail est multiplié par huit.
Alors, expliquez-moi comment on peut faire des élections européennes dans un tel contexte ? Les dés sont pipés. Le bon sens n’existe pas. Même si la volonté y est, les actes ne le sont pas.
Certes, tous ces pays sont en paix mais une petite étincelle pourrait se produire et mettre le feu aux poudres. Comment, dans un Parlement, des gens aussi différents économiquement ne sont-ils pas asservis l’un par l’autre ?
Ne serait-il pas nécessaire, avant de parler du gros loup chinois ou de l’ogre américain, d’essayer de régler nos problèmes européens.
On a un peu l’impression de vouloir unir le patron et le smicard pour lequel il travaille.
Tous ces pays ne sont pas sur la même longueur d’ondes. La robotisation ou l’automatisation est quasiment inexistante dans certains pays. Comment s’étonner d’une transhumance des pays de l’Est vers ceux de l’Ouest ? Tout le monde cherche a bien vivre. Force est de constater qu’un Bulgare n’a pas le même pouvoir d’achat qu’un Français.
Est-ce que la paix, qui est importante, est suffisante ? Bien sûr que non. On n’a même pas, je dirais presque, la charité d’acheter nos produits dans ces pays de l’Est au lieu de les acheter en Chine. On n’a même pas la qualité du partage entre membres d’une même famille. Comment peut-on voter dans ces conditions ?
Une enfant enlevée par le dieu de la guerre
L’Europe n’est protégée que par un seul pays, la France. Elle est la seule militairement à protéger l’ensemble de l’Europe. Y aurait-il en Europe un monde d’esclaves au service de certains autres ? Certes, l’Europe a déjà fait un grand pas pour des pays qui étaient dans la même situation tel que le Portugal ou l’Espagne.
Certes, l’Europe a une monnaie unique. C’est déjà quelque chose mais la monnaie ne semble pas avoir provoqué l’unité des hommes et des femmes qui y travaillent.
Dans nos pays développés, on a cesse de vouloir appliquer ou développer le concept européen. En laissant place à la spéculation, aux monopoles, on est en train de vendre notre âme, notre civilisation, notre bonheur. Comment peut-on concevoir dans une famille que les enfants soient aussi différents, aussi peu aidés. En général, dans une famille, quand l’un des enfants est en difficulté, les frères et sœurs viennent à son secours, que ce soit physiquement ou socialement.
Les graphiques que je joins à mes dires sont accablants. Il y a un fossé impressionnant à l’intérieur de l’Europe, tant sur le plan économique que sur le plan social.
Comment, à la vue de ces graphiques, ne pas applaudir les Gilets Jaunes, même s’il peut y avoir certaines dérives ou confusion politiques. Rappelons-nous, quand en 1946, alors que la France était ruinée, affaiblie par 2 millions de morts, le Général de Gaulle n’a pas hésité à mettre dans son gouvernement des communistes, des socialistes, des gens de tous bords. Ne pensez-vous pas que le gouvernement français devrait y réfléchir, ne serait-ce que pour la France ?
Monsieur le Président, pour réduire les clameurs qui viennent du large, mettez-donc des Gilets Jaunes dans votre gouvernement. C’est au pied du mur qu’on reconnaît le maçon. Vous vous référencez tous au Président de Gaulle : tous, de droite comme de gauche. Moi je vous dirais, comme Jean-Paul II : « n’ayez pas peur ». Oui, n’ayez pas peur d’apporter à la France un coup de jeune, un coup économiquement jeune.