L’État dissuade les jeunes de créer leur entreprise. Il donne d’une main ce qu’il reprend en double, de l’autre.
Quand on crée une entreprise on ne peut pas parler salaire pour soi ; il faut savoir oublier son salaire pendant un certain temps.
Mais c’est dix fois son salaire que le jeune entrepreneur récupérera, d’ici un ou deux ans, par la valeur de son entreprise. Quand on crée une entreprise, il n’y a pas que l’argent qui compte, il y a une fierté de soi.
L’État, qui donne quelques primes, par ci par là, est le premier à ajouter un maximum de charges, un poids qui est parfois plus que pesant. Un jeune qui démarre ne devrait avoir à subir aucune charge, ni aucun impôt, pendant cinq ans.
Mais l’État ne voit qu’au travers des grandes entreprises ; il n’a rien compris.
Il n’y aura jamais de grandes entreprises s’il n’y a pas de petites entreprises qui forment le tissu économique et social d’une nation.
Créer une entreprise, c’est d’abord exister sur un marché quel qu’il soit. Bien sûr, il y aura des hauts et des bas. Je pense même que chaque entreprise qui se crée devrait pouvoir consulter un tuteur-créateur, pour éviter peut-être quelques erreurs inutiles.
Dans une jeune entreprise, les commandes ne sont pas toujours aussi rapides qu’on ne le pense ou qu’on ne l’espère. Il faut se battre pour réussir mais l’État n’est jamais là.
L’énergie que doit dépenser le jeune entrepreneur pourrait être soulagée par l’État.
Mais c’est le moindre des soucis de ce dernier, alors qu’un jeune entrepreneur deviendra aussi, tôt ou tard, le financier de l’État.
L’État pourrait au moins le protéger mais il veut faire sa sélection : il choisit qui il veut, quand il veut, comme il veut. Et, trop souvent, il ne protège que ceux qui ont de l’argent ou ceux qui ont réussi à obtenir de l‘argent.
Le génie des jeunes entrepreneurs est mis à mal en permanence.
Un jeune entrepreneur, c’est avant tout un jeune chercheur qui va trouver le moyen pour faire grandir son entreprise, c’est lui qui va apporter un plus à la nation, c’est lui qui permettra d’employer du personnel, c’est lui qui financera le social, mais à tort, ce n’est pas son rôle, c’est le rôle de l’État.
