On ne sème pas sans avoir fait le nécessaire pour espérer, un jour, récolter
En France, le terrain du travail est plus qu’aride. On n’y a mis un poison pour empêcher « le blé » de pousser. A présent, il faut arrêter brutalement de répandre le poison et il faudra un certain temps pour rendre à nouveau le travail, fertile.
C’est une notion de bon sens. Charger le travail de tous les maux de la terre, est un non-sens. Les Français n’ont plus grand-chose à perdre, on leur a détruit la notion du travail. On a toujours aujourd’hui l’impression de travailler pour les autres. On a l’impression que la nation n’est pas au service du travail. Et pourtant, le Français est un homme courageux mais il ne peut pas supporter que son travail ne soit pas utile à la compétitivité et à l’enrichissement de l’Etat. L’Etat est devenu un sac percé, ce sac sera toujours vide tant qu’on n’aura pas bouché le trou.
Toujours travailler plus, toujours imposer davantage de charges, ne peut mener qu’au désastre. On doit tout faire pour que l’homme puisse vivre sans être assommé par des conditions désastreuses.
Il faut commencer par le début. Les milliards que l’on distribue ne servent à rien. On sème des milliards sur des terres arides.
Travailler est naturel, être exploité n’est pas naturel. Avant toute chose, il faut remettre les pendules à l’heure. On n’arrivera à rien tant qu’on n’aura pas compris que le coût du travail est la clef de toute réussite.
Ce n’est donc pas l’homme qu’il faut charger, ces bagages sont trop lourds. Le baudet n’en peut plus. Il n’arrivera pas à tracer le chemin nécessaire pour gravir la montage jusqu’au sommet.
Nous vivons dans un climat explosif. J’entendais, hier, le patron des patrons dire : « tout le monde a repris son travail ». C’est très bien, mais dans quelles conditions ? Il est curieux que le patron des patrons mais aussi le patron de tous les salariés, ne puisse imaginer une autre manière de concevoir le social. On dirait qu’on a peur de l’évidence.
Et ce n’est pas en distribuant des milliards que la solution jaillira. On consommera les milliards sans rénover quoi que ce soit, là comme partout, rien ne sera possible économiquement parlant sans éradiquer la cause de nos difficultés.