Pour la première fois, la France va importer plus de produits agricoles qu’elle n’en exporte. La France, puissance agricole par son climat, par ses plaines, de Brie et de Beauce, a toujours exporté plus qu’elle n’importait. Invraisemblable mais vrai !
Je crois qu’il est temps de se poser la question : pourquoi ? En quelques années, le nombre d’exploitations agricoles s’est écroulé. La production agricole, céréalière et animale, ne fait plus vivre ses exploitants.
Ils sont écrasés par des charges et par une règlementation qui leur imposent d’investir sans avoir de résultats supplémentaires, et souvent au-delà de leurs moyens.
Oh ! On a tout fait pour vendre du matériel agricole au profit de l’industrie et on n’a pas donné aux producteurs la possibilité d’être compétitifs. Les charges et les normes sont extrêmement pesantes.
Ce n’est pas le cas dans beaucoup de pays européens où la main d’œuvre est loin d’être au niveau de celle de la France. En Pologne, en Tchécoslovaquie, en Roumanie, élever des animaux, cochons, bœufs…, n’est pas au même prix. Mais à quoi sert donc l’Europe ? avec tous ces déséquilibres.
On finit par transformer la France en un champ de broussailles. Je ne suis pas certain que les touristes apprécieront. Et l’on s’étonnera que l’industrie hôtelière, l’industrie touristique, en fassent les frais.
Arrêtons vraiment de faire n’importe quoi et restons dans la compétitivité en transférant les charges patronales sur le budget de l’Etat.
Il faut peut-être aussi arrêter de considérer le paysan comme un Français de seconde zone. Quelle erreur, quelle faute, quelle imprudence.
Oh ! Que de discours, que ce soit à Bruxelles ou au Gouvernement. Tout peintre, tout artiste, a d’abord une toile. Et nous, avons-nous une toile de fond pour nos paysans ?
Les paysans défilent à Paris, bloquent le périphérique, et l’on a l’impression d’être au cinéma : personne ne les écoute. On regarde les scènes et on ne fait rien. Faisons attention que le théâtre ne brûle pas. La colère n’a pas de limite dans l’action.